La suspension systématique des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire injustifié ? Les Français « sont majoritairement pour, avec des nuances, mais sans véritables différences. On ne s’y attendait pas forcément, mais leur adhésion à l’annonce de Nicolas Sarkozy passe par-dessus les clivages partisans, les catégories sociales et les différences de sexe et d’âge », observe le directeur du département politique-opinion du CSA, Jean-Daniel Lévy, qui l’analyse ainsi : « Cela veut dire que la parole présidentielle n’est pas forcément considérée comme mauvaise en soi.
Ensuite, l’idée n’étant pas nouvelle, elle finit sans doute par être perçue comme un aboutissement par des Français qui estiment que, dans un contexte où tout le monde est en difficulté, il n’est plus logique que ceux qui font moins d’efforts aient la même reconnaissance. »
De fait, en analysant dans le détail leur opinion telle qu’elle ressort du sondage (*), les franchement contre la suppression des allocations ne sont pas légion. Hommes et femmes s’y disent tout à fait favorables à 63 % et 64 %, les plutôt opposés ne sont que 20 % quel que soit le sexe. Les catégorise sociales supérieures sont à peine moins favorables (60 %) que les employés et ouvriers (73 % et 70 %). Côté âge, si les 75 ans sont à 70 % favorables à l’idée de supprimer les allocations, ils sont aussi 60 % chez les 25-29 ans.
Le bulletin de vote ne différencie pas autant l’opinion des Français que l’on ne pourrait le croire : parmi les Français qui se disent proches de la gauche, 54 % sont favorables (49 % pour les électeurs du PC, 57 % chez les proches du PS et 52 % chez les écologistes). Côté UMP, c’est à 84 % que l’on approuve (82 % chez ceux qui se disent proches du FN). Dans les régions, l’Ile-de-France et la province se répartissent quasi également (61 % et 63 % d’opinions favorables). Les plus favorables à cette suppression sont dans le Nord (72 %), l’Est (71 %), le Sud-Est ou la Méditerranée (73 % et 71 %). A l’inverse, le Sud-Ouest compte seulement 41 % d’opinions favorables pour 52 % de personnes qui s’opposent à la suppression des allocations. « Est-ce parce que ce sont les terres de deux précédents ministres de l’Education nationale, François Bayrou et Xavier Darcos ? » s’interroge Jean-Daniel Lévy.
(*) Sondage exclusif CSA pour le Parisien - Aujourd'hui en France réalisé par téléphone le 21 avril 2010 sur un échantillon national représentatif de 813 personnes agées de 18 ans et plus (méthode des quotas).
Le Parisien