On est à la fin des années 1930. Lazlo Biro, journaliste hongrois, ne se lasse pas de voir les feuilles du magazine pour lequel il travaille sortir à toute vitesse des rotatives, presque aussitôt sèches.
Quel bien-être ce serait d'avoir un stylo alimenté par une encre qui sècherait aussi vite et ne coulerait jamais !
Deux ans plus tard, en Argentine où il vit désormais, un jour qu'il observe des gamins en tran de jouer aux billes, il voit l'une d'elles traverser une flaque d'eau et laisser derrière elle, sur le trottoir sec, un long et fin sillage, comme une trace écrite...
C'est la révélation : il faut remplacer la plume traditionnelle par une bille qui baignera dans une cartouche d'encre à séchage rapide ! Il dépose son brevet le 10 juin 1943.
Mais les premiers stylos à bille vendus à Buenos Aires n'ont pas grand succès.
Lazlo Biro n'est pas non plus un homme d'affaires : le brevet qu'il a déposé ne protège pas sa géniale invention.
Après la guerre, elle est largement copiée aux Etats-Unis, par un négociant nommé Milton Reynolds.
Puis, de l'autre côté de l'Atlantique, un certain Marcel Bich, propriétaire avec Edouard Buffard d'une petite entreprise de stylos-plumes, voit arriver sur le marché ce nouveau produit.
Il rachète le brevet, met le produit définitivement au point, et en décembre 1950 lance la fameuse pointe Bic Cristal, à un prix très abordabe.
Formidable avantage, ce n'est plus un objet de luxe.
Le stylo à bille rentre définitivement dans les moeurs quand les écoliers ont l'autorisation de l'utiliser, en 1965.