C'est une première en Belgique: pour lutter contre le sexisme en rue, toute insulte proférée en public dans la commune de Bruxelles est depuis le 1er septembre sanctionnée d'une amende administrative, rapporte Le Soir.Les amendes prévues fluctuent ainsi de 75 à 250 euros, en fonction de la gravité de l'insulte. Dans tous les cas, la victime doit porter plainte pour que l'amende soit délivrée. Si un policier constate l'insulte en flagrant délit, celui-ci pourra immédiatement verbaliser. Dans le cas contraire, une enquête sera menée en recueilliant des témoignages et les images des caméras de surveillance.
Le règlement entend lutter aussi contre les coups et les vols simples, précise Freddy Thielemans, bourgmestre de Bruxelles. Des faits graves n'étaient en effet plus poursuivis par le parquet faute de temps, explique-t-il.
Signé avec le parquet de Bruxelles en avril, le règlement a été adopté avant la diffusion du documentaire de Sofie Peeters qui avait tant fait parler de lui en juillet dernier, "Femmes de la rue", assure le bourgmestre.
Sofie Peeters
Dans les colonnes du Soir, Claudine Lienard, coordinatrice de projet à l'Université des Femmes, émet quelques doutes sur l'initiative. Selon elle, le volet répressif ne suffit pas et doit s'accompagner de prévention. Pour lutter contre les débordements sexistes, l'éducation a également un rôle à jouer, dit-elle, de même que la formation des agents de quartier et des policiers sur le terrain.
"Les sanctions administratives fonctionnent bien", répond Bruxelles-Ville, qui avance le chiffre de 300.000 euros, le total des amendes engrangé en cinq ans contre les incivilités en termes de propreté publique. Les amendes administratives "changent la mentalité des citoyens: ils se rendent compte qu'ils peuvent être poursuivis".
Claudine Lienard regrette également que l'on n'agisse pas au niveau fédéral, mais seulement au niveau local. Et la coordinatrice de projet de pointer le manque d'uniformité en la matière dans l'ensemble des communes du pays.
"Cela va peut-être encourager les femmes à porter plainte", note-t-elle néanmoins. "Il faut que les femmes parlent!"
Sacres belges....