Une fillette brésilienne de neuf ans, enceinte de jumeaux après avoir été, semble-t-il, violée par son beau-père pendant des années, va sans doute subir un avortement, ont rapporté samedi des sites Internet et un journal local.
La fillette brésilienne, dont l'identité n'a pas été divulguée, a appris qu'elle était enceinte de quatre mois après avoir été conduite à l'hôpital car elle se plaignait de douleurs à l'estomac, ont annoncé les sites Internet G1, pe360graus et le journal
Diario de Pernambuco.
Elle a été confiée à une équipe médicale et psychologique dans un institut spécialisé à Recife, ville du Nordeste proche d'Alagoinha, sa ville natale située dans l'Etat de Pernambouc, ont-ils indiqué.
"Nous ne savons pas si elle va mener sa grossesse à terme à cause de son jeune âge. Cela représente un grand risque pour elle", a déclaré Jose Serviano Cavalcanti, qui l'a examinée avant son transfert dans l'institut, au Diario de Pernambuco. "Son bassin n'est pas en mesure de supporter la gestation de jumeaux', a-t-il expliqué. L'avortement est illégal au Brésil sauf en cas de viol ou si la santé de la mère est en danger.
L'institut de Recife n'a pas été mesure de confirmer l'information dans l'immédiat et a indiqué à l'AFP que les personnes autorisées à répondre à la presse n'étaient pas joignables pendant le week-end. Selon des informations de la police diffusées dans la presse, le beau-père de la fillette, âgé de 23 ans, a abusé d'elle depuis qu'elle a six ans, lui donnant un réal (environ 50 cents) à chaque rapport sexuel.
Il est également soupçonné d'avoir abusé de la soeur handicapée de la fillette, âgée de 14 ans. Il a été arrêté jeudi alors qu'il tentait de gagner un autre Etat du Brésil et a été placé en détention préventive. Le suspect encourt une peine maximale de 15 ans de prison. (belga/th)
Réaction de l'Eglise :
L'archevêque de Recife (nord-est du Brésil) a excommunié la mère d'une enfant de 9 ans ayant avorté de jumeaux à la suite d'un viol, ainsi que toute l'équipe médicale, a-t-on appris jeudi de source médicale.
Mgr José Cardoso Sobrinho a argué qu'aux yeux de l'Eglise catholique l'avortement était un "crime" et que la loi de Dieu était "au-dessus" de celle des hommes.
"La loi de Dieu est au-dessus de n'importe quelle loi humaine. Alors, quand une loi promulguée par des législateurs humains est contraire à la loi de Dieu, cette loi n'a aucune valeur", a souligné Mgr Sobrinho qui menace d'attaquer la mère
en justice pour "homicide".
La grossesse, de quinze semaines, de la fillette a été découverte il y a quelques jours quand elle a commencé à ressentir des douleurs et a été conduite à l'hôpital par sa mère qui n'était au courant de rien.
"La grossesse comportait de hauts risques et mettait la vie de l'enfant en danger", a déclaré à la presse le docteur Sergio Cabral qui a réalisé l'intervention mercredi dans un hôpital public de Recife, la capitale de l'Etat du Pernambouc.
La police a découvert que le beau-père de l'enfant abusait d'elle depuis qu'elle avait six ans, ainsi que de sa soeur aînée de 14 ans, handicapée de surcroît. Le beau-père de 23 ans, a avoué les délits et encourt 15 ans de prison.
L'interruption volontaire de grossesse est toujours interdite au Brésil, sauf en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Cela n'empêche pas un million de femmes d'avorter clandestinement, lors d'opérations qui coûtent la vie à des milliers d'entre elles chaque année, selon les autorités.
"L'état de la fillette s'appliquait aux deux cas et, comme médecins, nous ne pouvions pas faire courir de risques à une enfant de 9 ans, dont les organes ne
sont pas encore formés", a ajouté le docteur Cabral.
Plusieurs organisations non gouvernementales de défense de la femme ont soutenu l'interruption de grossesse de la fillette.
Le ministère de la Santé tente actuellement de dépénaliser l'avortement mais il se heurte à la réaction de l'Eglise. Le Brésil est le plus grand pays catholique du monde. (belga)
Source : InfoMonde