A partir de juillet, l'expérimentation de l'affichage environnemental va commencer en France: 1.000 produits courants désormais assortis de leur bilan carbone, impact sur la biodiversité, l'eau... et un an pour voir s'il y a lieu, et comment, généraliser cette pratique. "L'idée est de faire de l'information, une incitation", a déclaré la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, lors d'une présentation des 168 entreprises retenues, parmi les 230 volontaires, pour participer à cette expérimentation.
"Un consommateur bien informé a envie de s'engager, peut orienter différemment la production", a-t-elle assuré, mettant en avant également l'intérêt de cette pratique pour l'économie française. Un avantage donné à la proximité devrait permettre aux produits "made in France" d'être mieux notés, et une réorientation de la production vers des produits plus verts préparera "l'économie de demain", selon elle.
Un affichage expliciteMesure phare du Grenelle, ce test grandeur nature impliquera des grands groupes comme des PME -- un tiers d'entre elles dans le secteur de l'alimentation--, avec des grands noms comme Coca-Cola, Orange, Bonduelle ou encore Leroy Merlin. La phase d'expérimentation, qui durera au moins un an, consistera à trouver le meilleur affichage possible.
"Toutes les solutions vont être expérimentées parce que le panel nous permet d'avoir cette grande variété", a relevé la commissaire générale au Développement durable, Michèle Pappalardo. De fait, les entreprises partent en ordre dispersé: nombre d'entre elles renverront le client à leur site internet pour avoir accès aux informations en question quand d'autres vont choisir de les présenter sur une étiquette.
Mais faut-il une étiquette sur le produit lui-même ou au niveau du rayon ? La question suscite des tensions: France Nature Environnement (3.000 associations) insiste pour une information "visible, compréhensible et fiable" sur le produit lui-même.
Marketing en premierDu côté des industriels, certains s'inquiètent, reconnaît "NKM", de la "multiplication des informations sur le packaging", et des problèmes de marketing. D'où l'idée évoquée par la ministre d'un affichage "mixte": donnée de base sur le produit et renvoi à un site internet.
Autre problème: la présentation des données. Dans la phase de test, elle ne sera pas non plus harmonisée. Certaines entreprises proposeront le bilan CO2 ou l'impact de la production du produit sur les ressources naturelles en valeur absolue. D'autres donneront une note, sur 10 par exemple, à leur produit en fonction du critère retenu.
Sur quelle base?Enfin, quels critères retenir? Gaël Virvoulet, représentant de FNE, qui salue "le début d'un processus considérable qui va prendre du temps", appelle à une vaste concertation de tous les acteurs pour les définir.
Sur la méthodologie, l'agence gouvernementale pour l'environnement (Ademe) travaille depuis des années à des référentiels par groupes de produit et à une base de données pour aider les entreprises à calculer leurs indicateurs. L'évaluation des opérations débutera à partir du deuxième semestre 2012, le gouvernement remettra un rapport au Parlement, et la généralisation de l'affichage pourrait alors être décidée.
De possibles nouvelles étiquettes après celles portant sur le bilan carbone des véhicules, celles mesurant la performance énergétique de l'électroménager, ou le désormais obligatoire diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements en vente ou en location. (afp)