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"Anticiper les démarches complexes liées au décès" ou encore "créer un album de vie virtuel": le premier "Salon de la Mort!", présentant l'ensemble des services ante mortem, mortem et post mortem, accueillait vendredi ses premiers visiteurs au Carrousel du Louvre, à Paris.
Ce salon, concernant un domaine encore très tabou, se tiendra du 8 au 10 avril. Plus d'une centaine d'exposants proposent d'aborder toutes les questions autour de la mort, les problèmes qui se posent après un décès ou encore la préparation psychologique et les soins palliatifs en fin de vie. Vendredi matin, plusieurs dizaines de visiteurs étaient présents dans les allées.
Laisser "un album de vie" après sa mort"J'ai envie de laisser quelque chose à mes enfants, des photos, des mots dont je n'ai pas envie de leur parler aujourd'hui, je viens donc me renseigner, tant que je suis en bonne santé, sur la création d'un album de vie virtuel", raconte Françoise Cudennec, 65 ans, venue spécialement de La Rochelle pour l'occasion.
Le site internet franco-belge "foruforever.net" propose ce service. Le but est de "créer un album de vie, de son vivant, en prenant le temps de se demander ce que l'on va laisser", explique Sandrine Tenaud, responsable de ce site. "On choisit une personne de confiance qui ouvrira cet album au moment du décès", précise-t-elle.
Eliane Quellet, 62 ans, est elle venue de Seine-Saint-Denis afin d'"anticiper les démarches complexes liées au décès". "Je ne veux pas imposer à ma fille tous les problèmes que j'ai pu rencontrer au moment du décès de ma mère", affirme-t-elle.
Essayer son cercueilUn peu plus loin, Kevin Durand, 26 ans, est lui "angoissé par la mort" et a donc envie de "se confronter davantage à cela". "Je viens d'essayer un cercueil, ce n'était pas agréable mais au moins je sais maintenant ce que ça fait", argumente ce jeune homme qui travaille en maison de retraite. Autre motivation, Séverine, 35 ans, est venue s'informer sur "la formation de thanatopracteur".
"Le concept du Salon de la mort! -nous tenons au point d'exclamation pour ne pas plomber l'ambiance, soulignent ses organisateurs, Jessie Westenholz et Pierre Jouët- c'est de parler de la mort pour mieux vivre". "Nous vivons une période où, à force de vouloir rester jeune, on escamote la perspective de la mort. Pourquoi ne pas s'y préparer, ou mieux la maîtriser en en faisant 'notre mort', en la customisant?" s'interroge Jessie Westenholz. "Chez moi, au Danemark, confie-t-elle à l'AFP, on essaye son cercueil. On pourra en faire autant au Salon de la mort!". (afp)
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