Les cantines scolaires françaises donneront des repas sains, équilibrés et variés aux enfants.Les cantines scolaires, où mangent chaque jour 6 millions d'enfants français, vont devoir servir des repas plus équilibrés avec moins de sel, de sucre et de graisses, et plus de produits frais, à la satisfaction des parents d'élèves qui veulent désormais une bonne application de ces règles.
EquilibreVarier les plats pour un bon "équilibre nutritionnel", servir des portions adaptées "à chaque classe d'âge" et ne pas laisser sel et sauces (mayonnaise, vinaigrette, ketchup) en libre accès, mais les servir "en fonction des plats", telles sont les grandes dispositions d'un décret publié dimanche.
Au gramme prèsPour atteindre ces objectifs, un arrêté joint au décret dresse un "grammage" très précis des portions selon les âges et fixe des limites pour les sucres, les graisses, les produits frits ou encore les viandes hachées.
Sur 20 repas successifs, il ne faut pas plus de "quatre entrées" et "trois desserts" constitués de produits gras (teneur en matières grasses supérieure à 15%) et "pas plus de quatre plats protidiques ou garnitures constitués de produits gras à frire ou préfrits".
Il ne faut pas non plus "plus de quatre desserts constitués de produits sucrés" (contenant plus de 20 g de sucres simples au total par portion).
En revanche, il faut "au moins 10 repas" avec "en entrée ou accompagnement du plat des crudités de légumes ou des fruits frais" et "au moins huit repas avec en dessert des fruits crus".
Un an d'adaptationLes détails peuvent être consultés sur
internet. Cette réglementation est applicable depuis ce lundi, sauf pour les services de restauration servant moins de 80 couverts par jour en moyenne sur l'année et qui ont jusqu'au 1er septembre 2012 pour s'adapter.
"La qualité nutritionnelle des rations servies en restauration scolaire est une priorité de santé publique. C'est une garantie de bonne prévention de l'obésité, mais aussi des maladies chroniques, et ce tout au long de la vie", selon Nicole Darmon, chercheuse en nutrition. "C'est une victoire pour la FCPE après tant d'années", s'est réjoui Jean-Jacques Hazan, président de la première fédération de parents d'élèves.
La FCPE se battait en effet depuis 2007, quand des recommandations précises avaient été établies par le Groupe d'étude des marchés de restauration collective et de nutrition (GEM-RCN).
Il a fallu ensuite trois ans pour qu'une loi soit votée et encore "un an" pour la parution du décret, M. Hazan évoquant "des lobbys qui n'ont pas intérêt à ce que les choses changent".
"Les règles nutritionnelles ne sont ni appliquées ni contrôlées", a d'ailleurs déploré dimanche le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Bruno Le Maire.
En 2007, une étude de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) avait il est vrai montré que, six ans après sa publication, une circulaire de 2001 sur la composition des repas était restée ignorée par 49% des établissements secondaires de l'Education nationale.
L'enjeu estdésormais donc que les nouvelles règles soient bien appliquées, souligne la FCPE, le décret précisant que "les gestionnaires des restaurants scolaires tiennent à jour un registre dans lequel sont conservés, sur les trois derniers mois, les documents attestant de la composition des repas".
Le Syndicat national de la restauration collective (SNRC) s'est dit "ravi" du décret, qui "va tirer vers le haut la qualité de l'ensemble de la restauration scolaire", tandis que le géant de la restauration collective Sodexo a assuré qu'il "appliqu(ait) déjà" ces mesures. (afp/lcc)