Un couple de Grigny (Essonne) a été mis en examen et ses enfants placés en famille d’accueil. Les trois aînés n’avaient pas le droit de manger.
Les côtes apparentes sur le torse des adolescents ont alerté les services sociaux. Un couple de quadragénaires habitant Grigny (Essonne) a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire vendredi dernier pour maltraitance sur les enfants issus d’un premier lit du mari. Dans ce ménage installé en bordure de la Grande-Borne à Grigny, allée du Signal, les cinq enfants n’étaient pas tous logés à la même enseigne.
Les deux petits derniers, âgés de 6 et 9 ans et nés de la nouvelle femme du père de famille, sont plutôt rondouillards et ont droit à la télé, aux biscuits et aux jeux de toutes sortes. Malgré tout, ils sont frappés assez régulièrement, comme les trois plus âgés (14, 15 et 16 ans). Sauf que, de leur côté, ces trois ados issus d’une précédente relation du père vivent le cauchemar total et permanent. Un des enfants est d’ailleurs si maigre qu’il présente un retard de croissance irréversible.
Ils n’ont droit qu’à un bouillon dans les grands soirs
Au quotidien, il est interdit aux trois aînés de regarder la télévision. Ils passent leur temps enfermés dans leur chambre, sans jeux d’aucune sorte. Et surtout, à table, les trois grands n’ont droit qu’à un bouillon dans les grands soirs, tandis que les deux plus jeunes mangent convenablement, et ouvrent même des paquets de chocolats après le dessert. La maigreur des aînés, impressionante, est signalée par les services sociaux et les établissements scolaires qu’ils fréquentent. Un médecin pédiatre consulté après une défaillance d’un des enfants maltraités transmet au parquet le dossier inquiétant. C’est ainsi que la sûreté départementale de l’Essonne a interpellé le couple mardi 10 juillet à l’aube. En garde à vue, la mère des deux plus jeunes a reconnu rapidement les faits. Le père, d’abord peu loquace, a ensuite avoué avoir peu à peu délaissé les enfants issus de son premier lit. Le couple a même précisé aux enquêteurs avoir eu conscience des carences alimentaires qu’ils infligeaient à la première fratrie. Les enfants ont été placés en famille d’accueil, un foyer qu’ils ne rejoindront qu’après plusieurs jours d’hospitalisation.
Source : http://www.leparisien.fr