Neil Ibata, lycéen français de 15 ans, a contribué à une découverte majeure pour l'astrophysique. Il cosigne avec quinze chercheurs un article à la une de la prestigieuse revue britannique Nature.
Qui est Neil Ibata ?
Neil Ibata ne s'est pas retrouvé la tête dans les étoiles par hasard. Son père, Rodrigo Ibata, est astrophysicien à l'Observatoire de Strasbourg. Sa mère, professeur de civilisation anglaise. Lycéen en première S au lycée international des Pontonniers de Strasbourg, il envisage une carrière scientifique, mais ne se ferme aucune porte. Inscrit au conservatoire, il étudie également le piano. Il aime aussi le vélo, les livres de Tolkien et les westerns spaghettis.
Que pensait-on savoir jusque-là ?
On connaissait depuis longtemps l'existence de galaxies naines autour de plus grandes galaxies ; il s'agirait des restes de galaxies plus vastes, peu à peu aspirées par leurs imposantes voisines. Jusqu'ici, on pensait que ces galaxies naines étaient réparties de manière aléatoire, et qu'elles se déplaçaient indépendamment les unes des autres autour des galaxies qu'elles venaient grossir. Une théorie que la découverte de Neil Ibata vient contredire.
Qu'a-t-il permis de découvrir ?
En étudiant la galaxie Andromède, Neil Ibata a contribué à montrer que les galaxies naines sont en réalité organisées entre elles : elles forment un gigantesque disque de plus d'un million d'années-lumière de long qui tourne sur lui-même autour d'Andromède. Il vient ainsi confirmer l'intuition de nombreux chercheurs... que son père cherchait au contraire à démonter.
Comment l'a-t-il découvert ?
Tout est parti d'un défi. Début septembre, alors que le garçon vient de finir un stage de programmation, son père lui propose de travailler à une modélisation 3D de l'évolution des galaxies autour d'Andromède. Le garçon accepte. Le lendemain, grâce au logiciel Python et à ses cours de maths, il fait l'étonnante découverte. Coup de chance ou de génie ? Pour Neil, juste la « chance du débutant ».
Quelles conséquences ?
Cette découverte est apparemment majeure pour qui sait l'interpréter. Sur le moment, Niel n'en mesure absolument pas l'ampleur. « C'est l'équipe de mon père qui m'a expliqué toutes les implications de cette donnée nouvelle », rappelle-t-il au Figaro et au Monde. Ces résultats remettent en cause les théories dominantes de l'astrophysique moderne : « Soit on se trompe sur la formation de la galaxie, soit sur la gravité », explique Rodrigo Ibata à RTL. Pour le père du garçon, ces résultats prouvent que « la physique d'Einstein et de Newton n'est pas exactement correcte ». Reste pour les astrophysiciens à repenser complètement leurs théories...
Source : http://www.jactiv.ouest-france.fr