L'Armagnac, plus vieille eau-de-vie de France, fête cette année ses 700 ans avec de nouveaux objectifs et, en guise de clin d'oeil, les multiples vertus que prêtait à cette liqueur un religieux du 14e siècle.
"L'Armagnac est probablement encore plus ancien, mais la première trace date de 1310 quand Vital Dufour, prieur d'Eauze dans le Gers entre 1307 et 1313, a écrit un texte sur les 40 vertus de l'Armagnac", dit le président de l'interprofession de l'Armagnac, Pierre Tabarin.
Une délégation partira du Gers pour le Vatican début mars afin d'obtenir une copie du texte presque sacré pour les vignerons de l'AOC, conservé depuis 1531 dans la bibliothèque du Saint-Siège. Selon l'ouvrage du religieux, l'Armagnac "aiguise l'esprit si on en
prend avec modération", "arrête les larmes de couler", "guérit les
hépatites si on en boit avec sobriété", "délie la langue et donne
l'audace au timide" et "l'onction fréquente d'un membre paralysé le
rend à son état normal".
Contrairement au Cognac qui a séduit les rappeurs américains, "l'Armagnac n'a pas de consommation boîte de nuit", constate sans le
regretter le patron de l'interprofession. "Nous concevons une eau-de-vie d'auteurs", dit-il, pour le "gourmet attaché aux valeurs
traditionnelles de la gastronomie française, attaché au terroir".